Vous l’avez découvert courant février. Le voici désormais au travail. Le robot de semis autonome Horsch achève sa première campagne de semis de maïs.
C’est le projet de Michael Horsch, qui lors d’une conférence de presse qui s’est tenue il y a quelques jours à Schwandorf, le siège de l’entreprise situé en Bavière en profitait pour révéler cet appareil motorisé, chaussé de chenilles et accouplé à un semoir. Il est capable de se déplacer seul et c’est tout l’intérêt de ce concept. Ce que son créateur explique dans cette vidéo, c’est qu’il s’agit d’une machine particulièrement simple mécaniquement, puisqu’il n’y a effort à consacrer au confort du conducteur et qu’il n’est pas question de battre des records de vitesse. L’appareil ayant pour vocation de travailler seul aux champs, H24 7J/7 s’il le peut, climatiquement! La partie motrice est accouplée au semoir et peut le cas échéant s’atteler à d’autres machines, tel un transbordeur. Ces outils devant impérativement être conçus pour être attelés à ce robot. Par conséquent un outil actuel ne peut être « rétrofité » ou adapté pour le robot, en théorie.
Pour évoluer, il se satisfait d’un moteur de 450 chevaux, d’une transmission très simple car la vitesse maximale n’est que de 12 km/h, de réservoirs à carburant et à huile et d’un train de chenilles provenant d’un Claas Axion 900 Terra Trac. Simple, mais efficace! Il n’a pas de prise de force mais une simple génératrice hydraulique anime les outils. L’appareil s’avère aussi très compact, donc maniable et se déplace sur route telle une remorque, grâce à une barre de traction escamotable située à l’avant.
// Délire ou réalité ?
Peu importe sa forme, son mode d’énergie ou sa façon de se déplacer, le robot inquiète autant qu’il suscite de l’intérêt, surtout lorsqu’on se positionne du côté de la calculatrice. A l’heure où il est particulièrement difficile de trouver une main d’oeuvre onéreuse et difficile à gérer, qu’elle soit qualifiée ou non, il est évident que cette problématique conduit de plus de plus de gestionnaires à rêver d’autonomie. C’est inévitable, surtout dans les domaines exigeants quantité de mains habiles; la production de fruits, de fleurs et de légumes.
Côté grandes cultures, la problématique de main d’oeuvre s’accentue en Europe alors qu’elle se fait déjà oppressante dans les régions du monde où la population est peu dense. C’est pourquoi Michael Horsch, comme bien d’autres entreprises et startups, après avoir misé sur des outils de gros calibre orientent leurs efforts vers la recherche de solutions autonomes. Mais à la différence de votre robot aspirateur, votre robot de cuisine voire même des robots industriels capables de souder, peindre, découper et manipuler n’importe quelle pièce sans y toucher, ceux qui reposent sur roues et sont sujets de déplacements routiers se heurtent à un mur; la législation routière. En Europe, s’il est légalement impossible de déplacer une machine motorisée sur route sans conducteur embarqué, ayant la totalement maitrise de sa conduite, d’autres régions du globe sont déjà prêtes à accueillir ce qui pourrait constituer un élément important de l’avenir de l’agriculture.
Assagi par des années d’expérience et par un contexte économique qui imposent le pragmatisme et une vision claire à long terme, Michael Horsch a déjà planifié l’introduction de son robot d’ici 2 ans. Cela se fera d’abord sur les marchés tels que la Russie, l’Ukraine ou le Brésil, là où la réglementation est moins contraignante. Il sera question de perfectionner l’outil et de l’adapter avant une éventuelle introduction dans le reste du Monde, si la réglementation le permet un jour. Après avoir développé un semoir Maestro de 18 mètres pour les semis de maïs, il devrait passer à 24 mètres fin 2021. Michael Horsch envisage de réaliser un robot désherbeur de 3 mètres et plus au deuxième trimestre 2022, puis d’attaquer un pulvérisateur un an plus tard dépourvu de cabine. Un programme ambitieux en vue pour le constructeur allemand.
